La France a interdit le port de l’abaya à l’école, au nom de la laïcité, en septembre 2023. Politiques et médias s’écorchent quant au bien-fondé de la mesure, mais qu’en pensent les principales intéressées? Elyde, une jeune musulmane romande d’origine française, témoigne.
«Si c’est Julie qui porte une robe longue de chez Zara, ou si c’est Fatima qui en porte une» dans la rue, ça ne provoque pas les mêmes réactions chez les passants, peste Elyde en touillant son thé, dans son appartement à Renens, où elle nous accueille pour parler vêtements traditionnels et éducation laïque. C’est l’info qui a marqué la rentrée 2023 en France: le jeudi 7 septembre, le Conseil d’État validait l’interdiction de l’abaya à l’école au nom de son caractère religieux.
L’abaya, par définition, est un vêtement traditionnel: une longue robe couvrante pour femmes, portée dans des pays arabes. D’après ses défendeurs, certes typique des cultures orientales, le vêtement n’a cependant rien de religieux, à proprement parler.
Depuis l’annonce, médias et politiques s’écorchent quant au bien-fondé de cette mesure, censée garantir laïcité et égalité. Une règle qui pourrait voir le jour en Suisse? Qu’en pensent les principales intéressées? Elyde, française d’origine, convertie à l’islam depuis quelques années, nous parle de sa relation à ce vêtement, et de ses craintes quant à son acceptation dans la sphère publique.