Les Verts regrettent que le Conseil fédéral envisage uniquement un statut d’accueil temporaire pour les réfugiés ukrainiens qui arrivent en Suisse, a souligné Lisa Mazzone, conseillère aux Etats (Verts/GE) jeudi lors d’une conférence de presse à Lausanne.
«Il est impossible de prédire la durée du conflit, il faut permettre aux personnes qui ont obtenu le permis S de s’autonomiser et de s’intégrer», a développé Lisa Mazzone, faisant écho aux demandes des cantons. Il s’agirait notamment d’encourager l’apprentissage d’une langue nationale et de simplifier l’accès au travail, a-t-elle expliqué jeudi lors d’une conférence de presse.
Un protocole de soutien adapté
La majorité des personnes en provenance d’Ukraine sont des femmes et des enfants, selon l’Organisation des Nations unies. Le parti demande qu’un protocole de soutien psychologique adapté soit établi «afin de leur permettre de se reconstruire et de leur ouvrir de nouvelles possibilités», détaille Lisa Mazzone.
En outre, les Verts demandent une procédure «non discriminante» pour les réfugiés qui fuient l’Ukraine sans en avoir la nationalité.
Sur la question de l’hébergement, la conseillère aux Etats enjoint d’envisager l’accueil des réfugiés «avec flexibilité et créativité». La singularité du statut S permet d’envisager une stratégie qui combine des places mises à disposition par la Confédération et des places proposées par des particuliers «de manière accompagnée».
L’élue se réjouit de l’élan de solidarité au sein de la population, et espère que cela permettra de repenser l’asile en Suisse de manière plus étendue.
Plus de 1600 réfugiés en Suisse
Le Conseil fédéral a mis en consultation le 4 mars l’activation du statut de protection S pour les réfugiés ukrainiens. Il tranchera vendredi.
Ce livret S permet l’obtention rapide d’un droit de séjour en Suisse sans passer par une procédure d’asile ordinaire. Il offre d’autres avantages, comme le regroupement familial, la liberté de voyage dans Schengen et l’accès au travail trois mois après l’arrivée.
Jeudi, 1624 réfugiés ukrainiens étaient déjà annoncés sur le sol suisse, a rapporté le Secrétariat d’Etat aux migrations. Depuis le début de la guerre le 24 février, les attaques des troupes russes ont fait fuir plus de 2,3 millions d’individus.
Lisa Mazzone a souligné l’importance de la coordination avec l’Union européenne afin de gérer ce flux migratoire de manière équitable: «La Suisse doit jouer son rôle en vertu de sa tradition humanitaire.»
(ATS)
