Le Conseil Fédéral a mis en consultation, le 4 mars dernier, l’option d’accorder un statut de protection, dit statut S, aux ukrainiens qui fuient leur pays en guerre. Une solution largement plébiscitée par les Vert.e.s Suisses.
Plus de deux millions de personnes ont déjà fui l’Ukraine, selon les derniers chiffres. Pour la conseillère aux États verte Lisa Mazzone, la Suisse doit s’inscrire dans l’effervescence de solidarité qui a lieu en Europe en s’appuyant sur sa tradition humanitaire. «Nous sommes face à une guerre tragique, que l’on imaginait plus possible depuis plusieurs dizaines d’années, qui a des conséquences humaines désastreuses. C’est donc une bonne chose que le Conseil Fédéral agisse relativement vite.»
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Un statut et un accompagnement
Le statut S, prévu par la loi sur l’asile (LAsi), offre une protection temporaire à un groupe de personne défini, et ce dans le cadre d’une procédure simplifiée. Il permet d’accorder un droit de séjour rapidement aux personnes à protéger. Le Conseil Fédéral demande l’avis des cantons notamment sur la catégorie de personnes qui peuvent avoir recours à ce statut et le délai pour pouvoir exercer une activité lucrative.
Le statut S, c’est bien, mais ne suffit pas, selon Lisa Mazzone. «Si l’on axe leur accueil uniquement sur leur retour sur le court-terme, on a tendance à ne pas leur permettre de s’intégrer totalement.» Il faudrait donc un accès facilité au marché du travail, pour l’instant limité à trois mois après l’arrivée. «Par ailleurs, de notre point de vue, l’accueil doit être non discriminatoire, les réfugiés ne devraient pas à avoir à prouver leur besoin d’hébergement.»
Alors que beaucoup d’hommes restent en Ukraine pour rejoindre les milices, ce sont principalement des femmes et des enfants qui arrivent en Suisse pour le moment. Pour la conseillère aux États, il est donc important d’avoir un programme de soutien psychologique, aussi pour qu’elles soient actrices de la reconstruction de leur pays sur place.
l’accueil doit être non discriminatoire, les réfugiés ne devraient pas à avoir à prouver leur besoin d’hébergement.
Coordination européenne
Dans cette situation, il est plus que jamais important d’avoir une coordination européenne, rajoute la verte. Dans les moyens de déplacements, par exemple. Il ne faut pas que quelques pays portent le plus gros de la solidarité européenne. Il faut prendre beaucoup mieux en compte les liens familiaux que vivent ces personnes pour qu’ils rejoignent leurs familles, ainsi que leurs compétences.
Les cantons avaient jusqu’à hier mercredi 9 mars pour se prononcer. Le Conseil Fédéral prendra sa décision finale le vendredi 11 mars.
Elise Dottrens