Initiatives sur les pesticides – La Fédération romande des consommateurs s’est prononcée sur les initiatives fédérales du 13 juin 2021 concernant les pesticides. Pour Sophie Michaud Gigon, secrétaire générale, la suspension de la politique agricole, qui vise à modifier la loi sur l’agriculture et en réduire l’empreinte écologique dès 2022, est « inacceptable », raison pour laquelle « il est difficile de se taire ».
Lors de la Conférence de presse de ce jeudi 25 février à Lausanne, la FRC s’est positionnée en invitant à voter favorablement à l’initiative « pour une Suisse libre de pesticides de synthèse ». Cette décision est un signal en « désespoir de cause » face au contexte agricole actuel, se désole la secrétaire générale.
L’initiative a pour but d’interdire les pesticides de synthèse pour les produits suisses et importés. D’après Sophie Michaud Gigon, elle permet d’accélérer la réforme du système agricole et ceci malgré un texte drastique, mais néanmoins cohérent. Le résultat du vote au Conseil des Etats qui a suspendu la politique agricole (PA22+) en décembre dernier est la principale raison de cette position.
La secrétaire générale dit entendre les consommateurs désireux d’aliments sains qui préservent l’environnement. Elle reste néanmoins incertaine concernant l’impact sur les prix des produits suisses en cas d’adoption de l’initiative.
Un effet contre-productif
Aucune recommandation n’a en revanche été donnée concernant l’initiative « pour une eau potable propre et une alimentation saine » qui entend lier les subventions à l’utilisation des pesticides. Si la FRC reconnaît que l’objectif est louable, elle désapprouve cette initiative. Le fait qu’elle ne considère pas les produits importés et mette les produits suisses en concurrence avec ceux de l’étranger en est la cause principale.
La FRC craint un effet contre-productif de l’initiative si elle est adoptée. Les agriculteurs seraient susceptibles d’intensifier leur production pour pallier l’absence de subventions, souligne Sophie Michaud Gigon. Ce qui « ne va pas dans le sens de l’initiative, qui est écologique » argumente la secrétaire générale.
Des mesures insuffisantes
Pour la FRC, les mesures d’ores et déjà prévues ne suffisent pas. Le plan de réduction des risques proposé par la Confédération, qui a pour objectif une diminution de 30% de ces risques pour 55 substances d’ici 2027, n’est pas convaincant. De même, les mesures du Parlement, qui renforce ce plan incluant un plus grand nombre de pesticides, sont insuffisantes. En outre, aux yeux de Sophie Michaud Gigon, l’échéancier de ces mesures n’est pas satisfaisant.