Elle représente le canton de Berne au Conseil des États depuis décembre 2023. Mais la socialiste Flavia Wasserfallen s’investit aussi ailleurs, comme dans l’Euro féminin 2025.

Voilà près d’un an que Flavia Wasserfallen a troqué son costume de conseillère nationale, qu’elle portait depuis cinq ans, pour celui de sénatrice au Conseil des Etats. Avant son élection du 22 octobre 2023, la socialiste ne s’attendait pas à finir en tête du premier tour, devançant alors l’UDC sortant Werner Salzmann. Un résultat surprenant pour elle, étant donné que le canton de Berne est traditionnellement perçu comme un bastion de la droite: «Le doute de ne pas être élue était bien présent, et c’est ce qui m’a poussée à m’investir pleinement dans ma campagne», confie-t-elle.

La Bernoise s’est rapidement accommodée à son nouveau rôle au sein de la Chambre haute. Selon elle, la culture du débat y est plus respectueuse et constructive que celle observée au Conseil national. Elle ne rencontre d’ailleurs aucun problème à échanger avec Werner Salzmann, qui représente lui aussi le canton. Malgré les différences d’opinions, l’élu UDC apprécie lui aussi leur cohabitation sous la coupole: «Nous partageons une certaine détermination à défendre nos positions, et bien sûr, notre canton bilingue».

Une enfance bercée par l’engagement politique

La politique, Flavia Wasserfallen baigne dedans depuis son plus jeune âge. Ses parents étaient tous deux engagés dans le Parti socialiste de la commune de Wohlen, dans le canton de Berne. Mais ce n’est qu’à sa majorité qu’elle fait le grand saut. Inspiré par la fermeture d’un supermarché local, un groupe de personnes, dont elle fait partie, décide de réaménager l’espace pour en faire un lieu de rencontre pour la jeunesse. Une section des Jeunes socialistes est alors créée. Celle-ci approche les élus et lance une pétition. «C’est à ce moment-là que j’ai compris qu’en se mobilisant collectivement, on pouvait vraiment obtenir des résultats», raconte la Bernoise.

Encore aujourd’hui, son choix de parti reste une évidence, car, selon elle, le PS a toujours été le fer de lance de l’égalité des genres et de la lutte contre les injustices. Deux thématiques qui lui tiennent à cœur.

Un quotidien bien rempli

«La politique fait partie intégrante de ma vie, mais ce n’est pas tout», précise la Bernoise. Maman de trois enfants, elle jongle entre les sessions parlementaires, les activités familiales et ses engagements professionnels et associatifs. Elle siège notamment au conseil d’administration d’ewb, le fournisseur d’énergie de la ville de Berne. Elle est aussi à l’origine de Bioabi, une entreprise qui promeut la vente de produits alimentaires locaux et bio sous forme de paniers de saison.

Un quotidien chargé, mais rendu possible grâce à son mari: «Heureusement, nous avons ensemble un modèle égalitaire en ce qui concerne la vie professionnelle, les enfants et le ménage». Elle se dit également chanceuse d’habiter Berne, ce qui lui permet d’être à proximité du Palais fédéral et de s’y rendre rapidement lorsque ses obligations parlementaires l’appellent.

«On dit de moi que j’ai la pêche… C’est vrai que j’ai beaucoup d’énergie !»

Quand elle ne se trouve pas sous la coupole ou au bord de l’Aar, Flavia Wasserfallen prend de l’altitude. Passionnée de snowboard, elle a passé plusieurs saisons en Valais à donner des cours. Mais les sports d’hiver ne sont qu’une facette de ses nombreuses activités. Le yoga, le vélo et autres sports de plein air font également partie de son quotidien. «On dit de moi que j’ai la pêche… C’est vrai, j’ai beaucoup d’énergie !», rigole-t-elle.

Allier sport et réseau politique

Parmi ses nombreuses passions, c’est le football qui occupe une place privilégiée. Elle est active au FC Helvétia, l’équipe féminine des parlementaires fédéraux créée en 2020. Flavia Wasserfallen y trouve à la fois un exutoire physique et une opportunité d’échanger avec des collègues d’autres partis, loin des débats parlementaires parfois houleux.

Elle y rencontre des personnalités comme Sophie Michaud Gigon, conseillère nationale verte, laquelle apprécie particulièrement la complicité qui se crée sur le terrain: «Flavia est une coéquipière avec qui je partage des valeurs, notamment la défense des droits des femmes et la promotion du sport féminin».

La socialiste bernoise ne se prend toutefois pas trop au sérieux quand elle porte ses crampons. Elle explique qu’elle joue à l’avant du terrain, car elle est paresseuse: «J’attends de bonnes passes pour essayer de marquer, et une fois sur 25, cela fonctionne», précise-t-elle en riant.

Le football : un terrain d’inégalités

La passion de Flavia Wasserfallen pour le football remonte à son enfance. Elle se souvient que dans son club, elle n’était pas autorisée à jouer avec les garçons. Un interdit qui l’a poussée, avec d’autres filles, à créer leur propre équipe. «Il reste encore trop d’inégalités, mais la situation évolue», constate-t-elle, convaincue que les choses vont changer. Un engagement qu’elle a concrétisé en œuvrant pour l’organisation du Championnat d’Europe féminin de football 2025 en Suisse. «Cet événement sera un tremplin pour améliorer les conditions des joueuses, et cela aura un impact sur tous les sports féminins», estime la Bernoise.

En attendant le coup d’envoi de l’Euro 2025, Flavia Wasserfallen a déjà réservé une trentaine de billets pour soutenir la Nati. «Nous avons décidé, ma famille et moi, de passer les vacances d’été en Suisse pour assister aux matchs», explique-t-elle. On pourra ainsi la retrouver dans les stades, encourageant la Suisse et, plus particulièrement, sa joueuse préférée: la Bernoise Lia Wälti.

Crédit photo : Flavia Wasserfallen

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