Un jour avant que le Conseil fédéral ne se prononce sur les mesures de soutien destinées au peuple ukrainien, la conseillère aux Etats écologiste Lisa Mazzone a rappelé l’importance de l’accueil accordé aux réfugiés. De plus, l’élue réclame que la Suisse ne s’en tienne pas à une vision à court terme.
«La Suisse doit s’inscrire dans l’effort de solidarité européen», a affirmé Lisa Mazzone dans le cadre d’une conférence de presse au sujet de la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine depuis le 24 février. L’écologiste a d’abord tenu à souligner la rapidité du gouvernement, notamment sur la question des permis «S».
Ne pas discriminer
Pour rappel, le Conseil fédéral annoncera ce vendredi 11 mars les mesures de soutien en faveur des Ukrainiens après avoir consulté les cantons sur l’introduction d’un statut de protection spécial délivrant un permis «S». Ce sésame accorde un droit de séjour d’un an, mais peut être prolongé «aussi longtemps que les personnes sont exposées à un danger grave», mentionne le Département fédéral de justice et police.
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Si Lisa Mazzone a salué cette «solution rapide», elle espère que l’aide ne s’arrêtera pas ici. «La durée du conflit est difficile à établir. Nous ne pouvons pas mettre en place un statut uniquement basé sur un retour aux pays des réfugiés», indique-t-elle avant de poursuivre: «Il faut permettre aux Ukrainiens de s’intégrer en favorisant l’apprentissage d’une langue nationale et en facilitant leur accès au travail. Le tout en rendant cette procédure la moins bureaucratique possible.»
«Je pense que le temps est venu de revoir notre politique d’asile et de s’inspirer de l’élan de solidarité actuel»
Dans un récent communiqué, les Verts proposent que la possibilité de décrocher un emploi puisse se faire sans délai d’attente. Actuellement, la loi stipule que les bénéficiaires d’un permis «S» doivent patienter trois mois dès leur entrée en Suisse avant de pouvoir exercer une activité lucrative. Lisa Mazzone rappelle aussi que son parti s’exprime en faveur d’un accueil non-discriminatoire permettant à tous les résidents ukrainiens de rejoindre la Suisse. Cela passe notamment par le fait d’accorder un droit d’asile individuel aux personnes menacées comme les journalistes ou les politiciens.
La sénatrice souhaite désormais tirer des leçons de cette crise. «Je pense que le temps est venu de revoir notre politique d’asile et de s’inspirer de l’élan de solidarité actuel qui a fait défaut lors de précédents conflits, comme en Syrie.»
Privilégier les structures d’accueil
Si tous les partis semblent se rejoindre pour qu’une aide soit apportée aux Ukrainiens, reste à en définir la forme. L’UDC propose de soutenir les pays limitrophes. Une mesure nécessaire selon Lisa Mazzone, mais pas suffisante. «Je suis d’avis que l’Etat doit privilégier des structures d’hébergement sur son territoire.» Plusieurs citoyens ont aussi ouvert leur porte. «Je trouve cet élan de générosité admirable», sourit la politicienne genevoise qui a elle-même entrepris pareilles démarches.
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