À la veille des annonces du Conseil fédéral sur les mesures de soutien destinées aux réfugiés, Lisa Mazzone demande une approche non discriminatoire des réfugiés, accompagnée d’un suivi et de garanties sur leur intégration dans notre société.

À l’image de son parti, Lisa Mazzone juge primordial de penser à l’accueil des réfugiés en provenance de l’Ukraine sur le long terme. (Photo: Keystone-ATS)

«On est face à une guerre tragique qui a des conséquences humaines désastreuses», affirme Lisa Mazzone, conseillère aux Etats (Verts/GE), lors d’une conférence de presse jeudi à Lausanne. Face à l’ampleur du conflit en Ukraine, la Verte se réjouit des décisions «rapides» et «non bureaucratiques» pensées par le gouvernement. Elle juge néanmoins que le statut de protection S ne suffira pas.

«Cette crise doit être un modèle à suivre pour ne pas reproduire la situation avec la crise syrienne ou afghane» – Lisa mazzone

Les réfugiés qui bénéficieront du statut de protection S, proposé par la Confédération, gagneront un droit de séjour en Suisse d’une année, renouvelable pendant cinq ans. Ils auront aussi la possibilité d’exercer une activité lucrative et de faire venir des membres de leurs familles, selon des délais et des conditions encore à déterminer. Pour les Verts, l’intégration des réfugiés doit être pensée avec de réelles solutions éducatives pour les plus jeunes et une perspective professionnelle pour les employés. Enfin, Lisa Mazzone souligne que l’accueil des réfugiés devrait concerner non seulement les Ukrainiens, mais également toutes celles et ceux qui bénéficient d’une autorisation de séjour du pays en guerre.

Un accueil non-discriminatoire et intégré

Pour le parti écologiste, la première utilisation en Suisse de ce statut de protection S doit permettre de réformer la politique d’asile nationale: «Cette crise doit être un modèle à suivre pour ne pas reproduire la situation avec la crise syrienne ou afghane où l’on a été avare (ndlr: en distribution de permis d’asile)».

Une solidarité nationale inédite

Avec plus de 51,5 millions de francs récoltés par la Chaîne du Bonheur en moins d’une journée et 40’000 lits déjà mis à disposition des réfugiés par près de 16’000 ménages, la population helvétique s’est mobilisée en masse pour aider les personnes impactées par l’invasion russe. Une solidarité contagieuse qui a atteint le parti écologiste et Lisa Mazzone elle-même: «On discute avec une femme ukrainienne et ses deux filles». La conseillère aux Etats pourrait accueillir cette famille ukrainienne dès samedi.

Ce vendredi, le Conseil fédéral devra trancher la question de l’accueil des réfugiés. Si un consensus autour du statut de protection S se dessine, les mesures restantes demeurent incertaines. Au total, la Suisse dispose de 5’000 places dans les centres fédéraux, selon Christine Schraner Burgener, secrétaire d’Etat aux migrations. En ce jeudi, 1’624 ressortissants ukrainiens étaient enregistrés dans ces établissements. Des chiffres qui attestent d’une marge de manœuvre pour la Suisse. Lisa Mazzone estime que les places restantes doivent se remplir: «Le droit de l’asile n’est pas un choix, mais un devoir; c’est important de le respecter.»

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