Les Verts soutiennent la politique d’accueil des réfugiés ukrainiens proposée par le Conseil fédéral. Elle n’est toutefois pas exempte de critiques. Parmi les plus importantes, le parti souligne la durée et les discriminations liées au statut de protection S.

« Si un pays riche comme la Suisse ne peut pas proposer cet accueil, il faut se poser des questions », a déclaré en mars dernier Lisa Mazzone (les verts, GE) lors d’une conférence de presse à Lausanne. La conseillère aux Etats a rappelé la tradition humanitaire de la Suisse et salué l’élan de solidarité envers une Ukraine en guerre, malgré les critiques présentées.

Intégration potentiellement négligée

Pour rappel, le statut de protection S a été instauré après la guerre d’ex-Yougoslavie, car la Suisse avait été débordée par l’afflux de réfugiés.

En premier lieu, les Verts regrettent une logique d’accueil basée sur le retour en Ukraine. Le statut S est valable un an et renouvelable quatre fois maximum. Or, la durée du conflit et l’insécurité sur place sont « extrêmement difficiles » à évaluer.

Dès lors, déterminer quand ces personnes pourront rentrer chez elles est compliqué. Conséquence : l’intégration des réfugiés pourrait être négligée. Les Verts estiment, par ailleurs, que la Confédération devrait verser des contributions d’intégration.

« Prétendre que ces personnes devraient être triées en fonction de leur nationalité nous semble être une discrimination problématique »

Lisa Mazzone

En outre, « prétendre que ces personnes devraient être triées en fonction de leur nationalité nous semble être une discrimination problématique », a ajouté Lisa Mazzone. Alors que les Ukrainiens reçoivent d’office une protection, les autres résidants d’Ukraine doivent d’abord prouver qu’ils ne peuvent pas rentrer dans leur pays.

Repenser l’asile en général

Lisa Mazzone a également relevé la nécessité d’un programme de soutien psychologique pour la population déplacée. « Ce sont surtout des femmes et des enfants qui arrivent. Il faudra faire de l’empowerment auprès de ces femmes pour qu’elles soient actrices de la reconstruction quand elles rentreront. »

La coordination européenne est aussi un enjeu de la crise, il s’agira d’éviter aux pays limitrophes de l’Ukraine de porter tout le poids de la solidarité européenne. « On espère maintenant que cette nouvelle façon d’aborder la protection puisse se répandre dans notre appréhension du droit d’asile en général. »

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