Olivier Feller souhaite faire correspondre la hausse des primes maladie à celle des coûts de la santé. Le conseiller national vaudois demande que le processus de calcul des primes soit rendu plus clair. Un combat resté pour l’heure infructueux, mais que l’élu PLR compte relancer ce printemps.
«Obtenir plus de transparence ne fera pas baisser les coûts de la santé, mais peut contribuer à réduire le montant des primes.» Lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Lausanne, Olivier Feller a pointé du doigt l’opacité des méthodes de calcul utilisées afin de déterminer le montant de l’assurance-maladie obligatoire.
«Aujourd’hui, le système ne suscite pas une confiance naturelle au sein de la population»
Selon le conseiller national vaudois, l’écart de deux points entre l’augmentation des primes de 6,6% en 2023 et celle des coûts de la santé, chiffrée à 4,6% par l’association faîtière Curafutura, doit être rendue publique et expliquée au peuple. «Aujourd’hui, le système ne suscite pas une confiance naturelle au sein de la population», a-t-il regretté, appelant à davantage de clarté.
Le député PLR n’en est pas à son coup d’essai: il avait déposé une motion en ce sens en septembre 2020, rejetée par le Conseil des Etats en juin 2023 malgré l’aval du Conseil national. D’autres combats, liés à un système d’assurance-maladie dont il relève plusieurs «dysfonctionnements», ont fait l’objet de procédures parlementaires, restées sans succès.
«Où part cet argent ?»
Un postulat, déposé en septembre 2022, pourrait toutefois passer la rampe, si le Conseil national l’avalise. Il concerne les rendements perçus par les assureurs via des placements sur les marchés financiers, à hauteur de 18 milliards de francs. Olivier Feller propose de rendre obligatoire, et non plus facultatif, l’affectation des revenus à la réduction des primes. «Ceci, après consolidation des réserves, précise-t-il. L’idée serait de lisser ces résultats sur des périodes de dix ans, afin d’en ressortir une moyenne et d’absorber d’éventuelles pertes.» Il poursuit: «En 2022, par exemple, seuls 32 sur 51 assureurs l’ont fait. Et pas tous n’ont affecté la totalité des revenus à disposition. Où part cet argent ?»
Vers une caisse unique ?
Estimant «qu’à force d’insister, on arrive à changer le système», l’élu compte profiter de la fenêtre d’opportunité qui se présentera ce printemps grâce à deux objets soumis à votation le 9 juin, liés à l’assurance maladie. L’initiative socialiste pour un plafonnement des primes à 10% du revenu et celle du Centre pour l’introduction d’un frein aux coûts permettront en effet de replacer la transparence au centre du débat.
«les électeurs de droite vont progressivement accepter une caisse maladie unique»
Et de relancer, aussi, la discussion ayant trait à l’évolution du systèmede santé, dont les limites seront atteintes d’ici «dix à quinze ans», selon lui. «A mon avis, les électeurs de droite vont progressivement accepter une caisse maladie unique.» Pour rappel, les deux votations populaires (2007, 2014) sur la question avaient échoué, faute de soutien à droite.