Les Vert.e.s suisses souhaitent que l’accueil des réfugiés ukrainiens aille au-delà de la simple protection. Selon la conseillère aux États Lisa Mazzone (Vert/GE), ils doivent accéder au monde du travail, à l’apprentissage d’une langue nationale et aux voyages au sein de l’Espace Schengen.

Pour la conseillère aux États, l’accès rapide au monde du travail des migrants est une étape cruciale dans leur intégration. ©Paolo Dutto

« Le Conseil fédéral veut mettre en place un statut axé sur les retours, ce qui ne permet pas aux personnes de s’intégrer », affirme la députée écologiste. Elle ajoute que la durée de cette guerre est indéterminée et que les exilés resteront en Suisse durablement. Le recours au statut de protection « S » est une bonne chose, selon elle, mais il faut l’adapter.

Ce statut a été créé dans les années 1990, après les guerres dans les Balkans. La Suisse s’était dotée de cet outil afin de gérer les afflux massifs et soudains de personnes fuyant les conflits. Son activation permet au système de l’asile de fonctionner tout en régulant la situation d’urgence, mais le Conseil Fédéral n’y a jamais eu recours.

Faciliter les procédures d’asile

Lisa Mazzone salue la réaction rapide du Conseil fédéral. Toutefois elle souhaite qu’il aille plus loin. Les Vert.e.s demandent un accès facilité au travail pour ces bénéficiaires et un accueil non-discriminatoire.

« Les personnes titulaires d’un titre de séjour en Ukraine doivent encore prouver qu’ils ne peuvent pas rentrer dans leur pays d’origine. C’est problématique. » Lisa Mazzone, conseillère aux États (Verts/GE)

Car comme le souligne la conseillère aux États : « Les personnes titulaires d’un titre de séjour en Ukraine doivent encore prouver qu’ils ne peuvent pas rentrer dans leur pays d’origine. Alors que les Ukrainiennes et les Ukrainiens recevraient tout de suite un statut de protection. Cela nous semble problématique. »

Reconstruire l’Ukraine … depuis la Suisse

Selon elle, les demandes d’asile concernent surtout les femmes et les enfants. Elle évoque leur futur rôle dans la « reconstruction de l’Ukraine », et estime que c’est à la Suisse d’encadrer ces personnes pour que leur retour se fasse dans de bonnes conditions physiques et mentales.

Si la conseillère aux Etats se réjouit l’élan de solidarité sans précédent dans le pays, elle tempère : « On sent qu’il y a un traitement des migrants différent, plus ouvert, dans le cadre de cette crise. Une différence selon l’origine géographique des réfugiés n’est pas tenable. On ne veut pas reproduire la situation de la crise en Syrie ou en Afghanistan où la suisse a été avare en matière de délivrance de visas humanitaires. »

 

 

 

 

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