La prochaine session du Parlement européen, prévue du 19 au 22 octobre, ne se tiendra pas à Strasbourg en raison de la pandémie de coronavirus mais sera organisée par visioconférence, a annoncé vendredi le président de l’institution, David Sassoli.
« J’annonce avec regret que la session plénière de la semaine prochaine n’aura pas lieu à Strasbourg mais qu’elle se déroulera à distance », a déclaré sur Twitter David Sassoli, qualifiant la situation sanitaire en France et en Belgique de « très grave. »
Plus de session à Strasbourg depuis sept mois
« Les déplacements sont un danger », a-t-il estimé. Cependant, « Strasbourg reste le siège du Parlement européen et nous ferons tout notre possible pour y retourner », a affirmé David Sassoli.
En raison de l’épidémie de coronavirus, les eurodéputés n’ont plus mis les pieds dans l’hémicycle alsacien depuis sept mois et siègent depuis uniquement à Bruxelles.
les conditions de sécurité nécessaires n'étaient pas réunies pour permettre au Parlement européen de se réunir intégralement en personne. Parlement européen, via un communiqué
Dans une lettre fin septembre à David Sassoli, le président français Emmanuel Macron avait réclamé le retour « dès octobre » des sessions plénières à Strasbourg.
Face à l’aggravation de l’épidémie en France, M. Macron a annoncé mercredi des couvre-feux dès samedi en Ile-de-France et dans huit métropoles de 21h à 6h. Ces couvre-feux ne concernent cependant pas la ville de Strasbourg.
L’économie strasbourgeoise en danger
En France, comme en Belgique, les risques sanitaires « ont augmenté de manière significative » et « les conditions de sécurité nécessaires n’étaient pas réunies pour permettre au Parlement européen de se réunir intégralement en personne pour la session plénière de la semaine prochaine », a expliqué l’institution dans un communiqué.
Concrètement, les députés ont été priés de ne pas venir à Bruxelles, même si certains s’exprimeront dans l’hémicycle. « Les interventions se feront en grande partie à partir des bureaux de liaison du Parlement européen dans les Etats membres », est-il précisé dans le communiqué.
Cette nouvelle annulation d’une réunion plénière est un coup dur pour l’économie strasbourgeoise. La députée européenne Anne Sander (LR/PPE) a réclamé « qu’en urgence, une aide soit apportée aux entreprises de la région (…) dont l’activité dépend entièrement de nos travaux, et qui, depuis mars, sont sans ressources ».
De Strasbourg à Bruxelles?
Un porte-parole de la présidence du Parlement avait annoncé la semaine dernière que l’institution était prête à renouer avec les sessions à Strasbourg, estimant alors que la situation sanitaire s’améliorait suffisamment.
Selon les traités européens, le Parlement européen a son siège à Strasbourg, où se tiennent habituellement douze sessions plénières de trois jours et demi par an. Mais le reste du temps, les eurodéputés travaillent à Bruxelles, ce qui est source de débats depuis des années. Tout changement de traité nécessiterait cependant l’aval de l’ensemble des Etats membres.
Les nombreux partisans d’un siège unique, qui serait établi à Bruxelles, dénoncent régulièrement le coût financier et écologique de cette transhumance mensuelle d’environ 2500 personnes, et le fait que l’immense complexe strasbourgeois ne soit utilisé que quatre jours par mois.
ATS