Devant la presse jeudi à Lausanne, la directrice de Forum Helveticum Christine Matthey a exposé l’importance des langues dans le débat pour la succession du PLR Didier Burkhalter. À l’issue du vote de l’Assemblée fédérale le mois prochain, le siège du Neuchâtelois pourrait être occupé par Pierre Maudet (GE), Isabelle Moret (VD), ou encore Ignazio Cassis (TI).
Dans un contexte où l’enseignement du français est remis en question outre-Sarine, Forum Helveticum s’engage pour la compréhension entre les communautés linguistiques et la cohésion nationale. L’association voit les compétences des candidats comme la condition primordiale à leur élection. « Mais nous encourageons l’Assemblée fédérale à prendre les aspects linguistiques en considération », indique Christine Matthey.
« La Suisse italienne aura besoin d’un représentant »
À la question du candidat à choisir, Christine Matthey ne répond pas. Elle répète que « les trois candidats satisfont nos attentes car ils représentent les minorités latines.» Lorsqu’on demande si Ignazio Cassis est le mieux placé, elle estime que « la Suisse italienne aura besoin d’un représentant, à court ou moyen terme, à l’échelle d’une génération.» Et si le genre était déterminant? «Une Tessinoise remplirait deux critères actuels et aurait mis beaucoup de gens d’accord», affirme la directrice.
Langue, culture et sensibilité
Christine Matthey rappelle une distinction qu’elle estime nécessaire entre candidature tessinoise et suisse italienne. Selon elle, cet amalgame ne rend pas justice aux territoires italophones des Grisons. « La reconnaissance des communautés linguistiques passe par ce respect : Nous voulons encourager à parler de Suisse italienne. Les cultures et les sensibilités du pays doivent être représentées équitablement. »
Encadré : Limiter les candidatures suisses alémaniques, une solution pour l’équité ?
La formule actuelle à sept conseillers limite techniquement la représentativité linguistique. Interpellée sur l’augmentation du nombre de sièges, Christine Matthey y voit une solution intéressante, mais difficile à appliquer financièrement. « Nous pourrions aussi imaginer un système de quotas inverses, poursuit-elle. Le nombre de conseillers suisses alémaniques pourrait être limité à trois. Et des campagnes de sensibilisation seraient envisagées si un candidat suisse alémanique se présentait. »
Maxime NOUGÉ