Le conseiller national PLR vaudois Olivier Feller veut relancer le débat sur la transparence du système de l’assurance-maladie obligatoire. Il voit la campagne des votations du 9 juin 2024 sur l’allègement des primes comme une opportunité.
Olivier Feller a appelé à l’action pour lutter contre l’augmentation des primes, jeudi lors d’une conférence de presse à Lausanne. « Chaque année en septembre, on déplore la hausse des primes. D’ici au mois de juin, avec les votations sur l’assurance maladie, nous avons un « Momentum », une fenêtre d’opportunité pour relancer le débat. »
Le conseiller national a regretté que ses tentatives pour introduire davantage de transparence n’aient pas abouties jusqu’à présent. Elles se sont heurtées au refus du Parlement fédéral.
Plus de transparence
En 2020, le parlementaire a déposé une motion pour connaître les modalités de calcul des primes. Selon lui, « il y a matière à action car l’augmentation des primes ne suit pas l’augmentation des coûts. » Pour 2023, les primes d’assurance-maladie ont augmenté de 6,6% alors que selon curafutura, une association d’assureurs-maladie, les coûts de la santé ont augmenté de 4,6%.
Pour suivre l’évolution des coûts, l’OFSP se base sur des données fournies par une société propriété de l’association d’assureurs-maladie santésuisse. En 2021, le conseiller national avait souhaité que le contrat entre l’OFSP et cette société anonyme soit résilié « pour garantir l’impartialité de la Confédération et éviter les conflits d’intérêt dans le système de santé. »
Surveillance
En 2021, il a demandé lors d’une interpellation « Pourquoi la surveillance des assureurs-maladie dans le domaine obligatoire est financée par les contribuables ? » Cela constitue une exception à la règle selon laquelle c’est le surveillé, et non le contribuable, qui paie le surveillant.
Réduction des primes
Enfin en 2022, il a proposé d’affecter la totalité des revenus du capital des assureurs-maladie à la réduction des primes une fois la consolidation des réserves faites. A titre d’exemple, en 2021 les placements financiers des assurances-maladie leur ont rapporté 600 millions de francs. « Ça ne fera pas baisser de 50% les primes mais c’est une petite contribution aux économies par les assureurs-maladie », s’est exclamé Olivier Feller.
Chaque fois, le Conseil fédéral a proposé de rejeter les motions du conseiller national. Olivier Feller a conclu : « S’il n’y a pas plus de transparence, je pense que le système des caisses publiques comme il existe, à moyen terme, va disparaître. »
Le 9 juin prochain, les Suisses voteront sur deux initiatives populaires pour limiter les hausses de primes. D’ici-là, le conseiller national espère que la campagne relancera le débat sur le système de santé suisse.