Les États-Unis sont le plus gros client de la Suisse devant l’Allemagne. Or le gouvernement suisse n’accorde pas assez d’importance à ce partenaire primordial selon Martin Naville, CEO de la chambre de commerce Suisse-États-Unis.
Les exportations vers les États-Unis ont représenté 18,2% des exportations totales en 2022, ce qui en fait le premier client de la Suisse. Or selon Martin Naville, la Suisse ne soigne pas assez ses relations économiques avec ce partenaire. « Les conseillers fédéraux ne vont pas assez à Washington. Sur les douze membres du cabinet de Joe Biden, seuls deux ont rencontré des politiques suisses », déclare-t-il lors de la conférence de presse le 2 mars au CFJM à Lausanne. « J’essaie vraiment d’inciter le conseil fédéral à rencontrer régulièrement le gouvernement américain afin de renforcer les liens économiques entre nos deux pays », explique-t-il.
Un partenaire économique idéal pour la Suisse
Les exportations suisses vers les États-Unis ont augmenté de plus de 127% entre 2012 et 2022, ce qui correspond à une augmentation de 28 milliards de dollars. En comparaison, les exportations vers la Chine ont augmenté de 8,5 milliards de dollars sur cette même période.
Selon Martin Naville, il faut continuer dans cette direction. Les États-Unis sont un partenaire économique idéal pour la Suisse : une économie puissante, une stabilité politique et géopolitique et une ouverture aux entrepreneurs étrangers. En comparaison, la Chine présente le désavantage d’être très fermée aux acteurs étrangers. Pour les entreprises suisses, l’implantation sur le marché américain serait d’ailleurs associée à une bonne santé économique : selon une étude d’Accenture publiée en 2020, les entreprises suisses qui investissent aux États-Unis sont plus profitables et résilientes que celles qui n’ont pas de part sur ce marché.
Nouveau président, nouvelles relations ?
Les prochaines élections présidentielles américaines se dérouleront le 5 novembre 2024. Républicain ou démocrate ? Selon Martin Naville, cela n’aura guère d’importance pour l’économie suisse.
Mais n’y a-t-il pas de risque pour le tissu économique local suisse à renforcer les liens commerciaux avec les États-Unis ? Pas selon Martin Naville qui affirme que les GAFA ont beaucoup moins d’impact négatif sur les petits commerces locaux que des entreprises telles que Migros ou la Coop. La mondialisation économique est pourtant toujours plus critiquée, que ce soit du point de vue environnemental ou social, et de nombreuses voix s’élèvent contre un possible accord de libre-échange entre les États-Unis et la Suisse. Les discussions concernant cet accord sont cependant au point mort depuis l’accession de Joe Biden à la présidence américaine. « Nous n’avons eu de discussion concernant un accord de libre-échange avec aucun gouvernement américain démocrate, se désole Martin Naville. Mais si un républicain est élu en 2024, elles pourront peut-être reprendre ».