Photo: Paolo Dutto

Offrir de quoi manger, un toit et des soins, c’est bien, mais ce n’est pas assez pour la conseillère aux Etats verte genevoise. La Suisse doit offrir aux Ukrainiens un accueil adéquat pour les intégrer rapidement.

«La guerre ne va pas se terminer de sitôt. La situation des réfugiés n’est donc pas temporaire, mais bien durable.» Dans cette optique, Lisa Mazzone estime que la Suisse doit et peut en faire plus. Lors d’une conférence de presse jeudi 10 mars à Lausanne, la politicienne a soulevé la capacité de notre pays à faire face à cette crise liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et insisté sur le devoir du Conseil fédéral d’octroyer le permis S auxdits réfugiés.

Bloc «à ouvrir» avec comme titre: Qu’est-ce que le permis S?
Le Conseil fédéral doit décider ce vendredi s’il octroie le permis S à un certain nombre (encore à décider) d’Ukrainiens qui arrivent en Suisse. Ce permis «pour les personnes à protéger» s’octroie de manière collective pour un an. Il peut se renouveler jusqu’à cinq ans au maximum, mais peut être prolongé aussi longtemps que les personnes font face à de gros risques. Jeudi à minuit, la RTS indiquait que plus de 1600 personnes s’étaient enregistrées au Secrétariat d’Etat aux Migrations.

Les femmes au premier plan
«Tous ces gens ont quelque chose à nous apporter et ils le feront. Car la meilleure manière de revivre après de tels événements, c’est de se réintégrer dans une société.» Pour cela, la conseillère aux Etats mentionne notamment l’apprentissage d’une langue nationale, l’accès facilité au travail et l’«empowerment» des femmes. Majoritaires parmi les réfugiés, «ce sont elles qui devront reconstruire l’Ukraine de demain» et elles doivent pour cela avoir des outils. Pour Lisa Mazzone, cela peut passer par des cours de leadership ou des ateliers concrets.

«Je me réjouis d’accueillir trois Ukrainiens dès ce weekend. C’est un gros défi, mais je me dois de le relever.»

«Pour assumer ses responsabilités internationales et sa tradition humanitaire, la Suisse doit accueillir ces réfugiés sans discrimination.» Outre cet aspect éthique, Lisa Mazzone précise que cela économisera de la bureaucratie inutile. Pour les Vert-e-s, les «individualités directement menacées» (p. ex. politiciens ou journalistes) doivent toujours avoir un droit d’accès à l’asile.

Il faut une distribution fédérale
Refusant le terme d’«utilisation politique» dans cette situation particulière, Lisa Mazzone espère que le questionnement sur l’octroi du permis S fera en quelque sorte jurisprudence. Mais en premier lieu, l’accueil helvétique doit s’organiser. Les près de 5’000 places disponibles (selon la Confédération) seront attribuées aux cantons par la même clé de répartition qu’au sujet de l’asile.

Au niveau privé, la conseillère aux Etats se réjouit de l’«immense solidarité» helvétique (elle-même devrait accueillir trois personnes dès ce week-end), mais souligne qu’il faut absolument pouvoir offrir de la liberté de mouvement, de l’intimité et un accompagnement spécialisé.

Siméon Calame

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