La Suisse veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour le conseiller national Vert Daniel Brélaz, cet objectif est illusoire si des changements ne se font pas rapidement dans les secteurs du chauffage et des transports.
« La Suisse traîne les pieds » en matière d’émissions de gaz à effet de serre, a affirmé le député Daniel Brélaz lors d’une conférence de presse à Lausanne ce jeudi. Certaines mesures de l’actuelle loi sur le CO2 arrivent à échéance fin 2024. Daniel Brélaz amène des mesures concrètes qu’il faudrait selon lui incorporer dans la nouvelle loi pour le climat en 2025.
Le chauffage des bâtiments représente aujourd’hui 26% des émissions de CO2 en Suisse. L’écologiste vaudois propose de reprendre les normes techniques évoquées dans le projet de loi CO2 comme par exemple l’imposition des normes d’isolation thermique pour les bâtiments lors d’un renouvellement des chauffages à mazout ou au gaz. L’idéal serait d’interdire (sauf exceptions) la pose de nouveaux chauffages de ce type et d’encourager l’installation de chauffages à pompe à chaleur.
Transports : se tourner vers l’électrique
Le secteur des transports, qui génère toujours la plus grosse part des émissions (32%) doit accélérer le mouvement. Daniel Brélaz souligne qu’il est important que la Suisse impose systématiquement les mêmes règles que l’Union européenne (UE). Il souhaiterait notamment taxer les importateurs ne respectant pas les objectifs fixés par la loi. Le conseiller national rappelle cependant qu’« il ne faut pas se contenter de pénaliser, mais agir. » Selon lui, il est encore trop compliqué et peu accessible de recharger sa voiture électrique dans notre pays. La Suisse doit donc se donner les moyens de développer un véritable réseau de recharges rapides ou encore imposer aux propriétaires d’immeubles disposant de garages privés l’installation de places de recharge pour véhicules électriques.
L’énergie, une question centrale
Selon Daniel Brélaz, l’instauration des projets précédemment cités impliquerait une augmentation de la consommation d’électricité d’environ 50%. Avec la perspective de la fin du nucléaire, l’effort de la Suisse doit se porter sur d’autres ressources : le photovoltaïque, l’hydraulique et l’éolien.
L’écologiste vaudois avance qu’il est nécessaire que le Conseil fédéral introduise progressivement dans le budget fédéral des montants de près d’un milliard de francs par année pour soutenir le développement des énergies renouvelables.