Selon le parti des Verts, un retour rapide à la normale pour les réfugiés ukrainiens n’est pas envisageable. La conseillère aux États du parti Liza Mazzone veut ainsi mettre l’accent sur leur intégration. Elle parle de soutien psychologique et d’empowerment lors de la conférence de presse du 10 mars 2022 à Lausanne.
«La santé psychique des fugitifs est essentielle pour leur séjour et leur éventuel retour ultérieur», répondent les verts dans un communiqué suite à la procédure de consultation du Conseil fédéral sur le statut S. Concrètement, Lisa Mazzone propose plusieurs projets, allant de l’apprentissage de la langue locale à l’amélioration des compétences démocratiques des réfugiés. Objectif : les rendre «autonomes», «améliorer leur intégration» et «faciliter leur retour ultérieur dans une Ukraine en reconstruction.»
Un permis exceptionnel encore débattu
Le permis S a été mis en place dans les années 1990 suite à la surcharge migratoire qu’a vécue l’Europe lors du conflit en ex-Yougoslavie. Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, ce permis va être utilisé pour la première fois depuis sa création pour accueillir les fugitifs en provenance d’Ukraine. Néanmoins, il n’est valide qu’un an, avec une possibilité d’extension en fonction de l’état du conflit. Le conseil fédéral se réunira le 11 mars pour décider du statut précis de ce permis en Suisse.
Rebondir sur la solidarité de la population
Lorsque les problèmes de place et de moyens pour recevoir les réfugiés lui sont confrontés, Lisa Mazzone répond: «Si la Suisse, pays riche, n’est pas capable de réaliser un accueil, il faut se poser des questions». Elle propose d’utiliser la créativité de la population pour trouver des solutions, ainsi que l’élan de solidarité qui a lieu dans notre pays. Si elle se réjouit de cet engouement, elle précise cependant: «Ce n’est pas une raison pour l’État de se décharger de ses responsabilités.»
«Si la Suisse, pays riche, n’est pas capable de réaliser un accueil, il faut se poser des questions» Lisa Mazzone
Lisa Mazzone rappelle le besoin que cette aide suisse envers la population ukrainienne se déploie aussi sur d’autres problématiques. C’est notamment le cas des réfugiés d’autres pays qui connaissent aujourd’hui un traitement différent, tels les Syriens. «Cela pourrait être un modèle à suivre pour d’autres crises, à condition que cela soit bien géré.»
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