SCRUTINS DU 13 JUIN En froid avec le gouvernement sur la politique agricole, la Fédération romande des consommateurs recommande d’accepter l’initiative «zéro pesticide». Par contre, la FRC ne souhaite pas se mouiller pour «eau propre».
La Fédération romande des consommateurs (FRC) encourage à accepter l’initiative «pour une Suisse libre de pesticides de synthèse», lors des votations du 13 juin prochain. En revanche, elle ne recommande rien concernant celle intitulée «pour une eau potable propre et une alimentation saine», a annoncé la secrétaire générale de la FRC Sophie Michaud Gigon lors d’une conférence de presse jeudi à Lausanne.
«Accepter “zéro pesticide“ permettrait d’accélérer la réforme nécessaire au système agricole», résume la conseillère nationale (Verts/VD), en réponse au «report inacceptable» du projet de politique agricole du gouvernement (PA22+). Il n’y a «pas d’autre levier que ça», estime Sophie Michaud Gigon pour justifier la prise de position de la FRC. «Cette initiative met une pression bienvenue pour que la Confédération prenne des mesures supplémentaires», explique-t-elle, tout en rappelant qu’un contre-projet avait été demandé.
Bénéfique pour l’environnement
Cette initiative, qui vise à interdire les pesticides de synthèse dans l’entretien du territoire, dans la production et dans la transformation des produits agricoles, «reflète parfaitement les attentes des consommateurs», avec des effets bénéfiques pour l’environnement et la qualité des denrées alimentaires, justifie la secrétaire générale de la FRC. Cette dernière estime que l’agriculture suisse doit s’inscrire dans un modèle durable. Or, «cela implique une agriculture n’utilisant pas de pesticides de synthèse».
Reconnaissant que l’acceptation de cette initiative, rejetée par 28 voix contre 9 par le Conseil des Etats, conduirait à une «réduction de l’offre de produits», la FRC estime qu’une hausse des coûts n’interviendrait pas forcément. «Les experts ne sont pas d’accord entre eux», rappelle la politicienne vaudoise.
Eau trouble
Concernant «eau propre», refusée par 29 voix contre 8 par le Conseil des Etats, la FRC trouve que «le but est louable». Cette initiative demande que les subventions soient seulement octroyées aux exploitations agricoles bannissant pesticides et antibiotiques à titre prophylactique pour les bêtes et dont l’élevage est nourri uniquement avec des aliments autoproduits. Cependant, le texte engendrerait «une concurrence déloyale pour les paysans suisses», précise Sophie Michaud Gigon, car il ne concerne pas ce qui est importé. C’est pourquoi la FRC n’adresse aucune recommandation sur ce thème.