La pandémie renforce la précarité aussi dans les campagnes

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Jean-Marie Chollet, responsable de la section glânoise de l’association des Cartons du Coeur, est témoin de la précarité cachée. Entre 2019 et 2020, le nombre de cartons livrés a doublé dans ce district du canton de Fribourg. 

Toujours plus de personnes ont besoin d’aide pour se nourrir à cause de la pandémie. (KEYSTONE/Jean Christophe Bott)

Elles ont choqué la Suisse. Des files de personnes qui attendent pour recevoir de la nourriture, à Genève, Lausanne ou encore Berne. Mais cette précarité n’a pas de limite géographique. Jean-Marie Chollet s’affaire dans les locaux des Cartons du Coeur à Billens: « On essaie de mettre de la nourriture pour deux repas complets. Ici, on a les denrées non périssables, comme les pâtes. Les jours de livraisons, on va acheter les oeufs, le lait, ou les yogourts. » La pandémie de coronavirus a plongé toute une partie de la population dans la précarité, des personnes qui arrivaient de justesse à joindre les deux bouts avant le Covid. A la campagne peut-être plus qu’en ville, les gens se connaissent et ont honte de demander de l’aide : « Des gens nous donnent rendez-vous loin de chez eux pour que leurs voisins ne puissent pas savoir qu’ils ont des problèmes pour se nourrir », explique Jean-Marie Chollet. Cette honte de demander de l’aide est si forte que c’est parfois l’association elle-même qui contacte les personnes dans le besoin.

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