La Conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier (Le Centre/FR) appelle ce jeudi à voter en faveur du projet de révision de la loi sur la prévoyance professionnelle, qui, selon elle, bénéficiera avant tout aux femmes et aux plus de 55 ans.
«Assurer des conditions de retraites meilleures aux femmes». C’est ce qui pousse la Conseillère nationale centriste Marie-France Roth Pasquier à s’engager pour la réforme de la Loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) soumise au peuple le 22 septembre. La fribourgeoise a détaillé ses arguments lors d’une conférence de presse tenue à Lausanne ce jeudi 22 août.
Le projet, porté par une large coalition englobant Le Centre, les Vert’libéraux, le PLR, l’UDC et les faîtières patronales, permettrait à 359’000 personnes, dont 275’000 femmes, de recevoir une meilleure rente, affirme l’élue, ajoutant qu’il ferait rentrer dans la LPP 100’000 nouvelles personnes. Comment? En diminuant le seuil d’accès au deuxième pilier de 22’050 francs à 19’845 francs de revenus annuels.
«Sacrifice»
Résultat, les personnes aux revenus modestes, principalement les femmes qui travaillent à temps partiel et qui se voient donc actuellement «exclues du deuxième pilier», cotiseraient davantage. Leur pouvoir d’achat se verrait donc baisser, cela d’autant plus avec d’inflation, pointent les socialistes, à l’origine du référendum. «C’est un sacrifice à réaliser pour obtenir une meilleure retraite», rétorque la vice-présente du Centre Femmes Suisse.
Les femmes ne seraient pas les seules bénéficiaires de cette réforme. En allégeant les charges sociales des plus de 55 ans, celle-ci devrait également permettre une meilleure employabilité des seniors, et ainsi réduire leur taux de chômage. Mais encore, «ceux qui cumulent plusieurs petits emplois» seraient gagnants, estime-t-elle.
Autre changement majeur prévu dans la loi: l’abaissement du taux de conversion de 6,8 à 6% dans le domaine obligatoire de la LPP. «Les actifs d’aujourd’hui n’ont plus à porter le fardeau de l’allongement de l’espérance de vie», souligne Marie-France Roth Pasquier. Toutefois, 85% des assurés ne sont pas concernés par la baisse du taux de conversion. Il s’agit de ceux qui sont assurés en sur-obligatoire ou prennent leurs prestations de vieillesse sous forme de capital.
«Les actifs d’aujourd’hui n’ont plus à porter le fardeau de l’allongement de l’espérance de vie»
Les personnes entre 50 et 65 ans recevront des suppléments de rente équitables pour «compenser le manque à gagner», rassure la parlementaire, rappelant par ailleurs que les retraités actuels ne seraient pas touchés par le nouveau texte.
«La moins mauvaise solution»
Pour autant, Marie-France Roth Pasquier reconnait qu’il y aura aussi des perdants, notamment la génération des 40-45 ans. «La réforme issue d’un compromis qui n’est pas parfait mais c’est la moins mauvaise solution», assure-t-elle, observant une « bataille de chiffres entre partisans et opposants». Et de conclure: «Quel que soit le résultat de la votation à venir, il faudra se remettre au travail».