La conseillère nationale centriste Marie-France Roth Pasquier admet que la réforme du deuxième pillier soumise en votation le 22 septembre désavantagerait une partie de la population. Mais elle insiste sur l’importance de renforcer son financement pour pérenniser le système des retraites.
« Nous estimons qu’il y aura plus de gagnants que de perdants. » Jeudi, en conférence de presse à Lausanne, la conseillère nationale a rappelé que le compromis politique était essentiel pour qu’un tel projet passe la rampe des chambres fédérales. Surtout quand le temps presse et que la pyramide des âges s’inverse. Se voulant rassurante, elle a listé les effets positifs de la réforme pour la population.
L’équité entre les générations serait donc rétablie grâce à l’abaissement du taux de conversion à six pour cent (contre 6,8% aujourd’hui). Car les caisses de pension doivent actuellement piocher dans les cotisations des actifs pour financer les rentes des retraités. L’employabilité des plus de 55 ans serait renforcée via la baisse de leur taux de cotisation de 18 à 14%. Les salariés à temps partiel ainsi que les bas revenus pourraient accéder plus facilement à la prévoyance professionnelle grâce à l’abaissement du seuil minimal de salaire de 22 050 à 19 845 CHF. Ainsi, 100’000 personnes de plus seraient assurées. Et 359’000 verraient leur rente augmenter grâce à la modification du système de calcul des rentes.
« C’est un sacrifice aujourd’hui pour assurer un niveau de vie suffisant à la retraite. »
« C’est une avancée pour les femmes. »
Une majorité de femmes seraient concernées par cette dernière mesure, 275’000 selon une étude commandée par l’association faîtière féministe alliance F et réalisée par l’institut bâlois BSS.
Pourtant, un sondage effectué par gfs.bern entre le 29 juillet et le 12 août pour la SSR montre que les femmes seraient moins favorables que les hommes à cette réforme (48% contre 52%). « C’est une avancée pour les femmes, je vais tout faire pour le montrer », a persisté la politicienne. Elle a également tenu à rappeler l’état de précarité des nombreuses retraitées ne touchant que le premier pilier. Quant à l’augmentation des cotisations pour les salaires les plus bas, qui concernerait donc de nombreuses femmes : « C’est un sacrifice aujourd’hui pour assurer un niveau de vie suffisant à la retraite. »
Une bataille de chiffres
Une précédente version de la réforme, négociée par les partenaires sociaux, n’a pas passé la rampe du Parlement. Le projet adopté est moins généreux envers les bénéficiaires. Le parti socialiste et les syndicats ont donc fait aboutir un référendum, offrant le dernier mot au peuple le 22 septembre.
En cas de « oui », les quadragénaires verront leurs rentes diminuer sans bénéficier de mesures compensatoires. Roth Pasquier l’admet. Mais de nombreuses autres situations suscitent le débat. Elle s’attend à une bataille de chiffres compliquée, reconnaissant ne pouvoir se fonder que sur des estimations. Le PLR, l’UDC, Les Vert’Libéraux et le Centre soutiennent le texte.