Ses partisans l’affirment: la réforme de la loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) qui sera soumise au peuple le 22 septembre est imparfaite. Ce compromis devrait toutefois faire davantage de gagnants que de perdants, selon les défenseurs du projet.

«Malheureusement, il n’y a pas l’option « meilleure idée » sur le bulletin de vote. Cette réforme est issue de longues discussions au Parlement et c’est peut-être la moins mauvaise solution», a déclaré la conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier (Le Centre/FR) lors d’une conférence de presse, jeudi à Lausanne.

Selon la vice-présidente des Femmes du Centre, 359’000 personnes, dont 275’000 femmes, percevront une rente plus élevée. «Nos chiffres montrent qu’il y aura plus de gagnants que de perdants, et notamment les nombreuses femmes qui pourront désormais accéder au deuxième pilier», a-t-elle souligné.

La baisse du seuil d’accès de 22’050 à 19’845 francs annuels devrait en effet permettre à 100’000 personnes de plus d’être assurées, dont une part importante de femmes travaillant à temps partiel. «On parle souvent de la précarité des femmes à la retraite car certaines sont privées du deuxième pilier. Cette réforme constitue un pas important pour résoudre ce problème», a estimé Mme Roth Pasquier.

«Ce projet n’est pas bâclé, mais vu qu’il est issu d’un compromis, il ne fait pas plaisir à tout le monde.»
Marie-france Roth-Pasquier, conseillère nationale (Le Centre)

Aux yeux des opposants, dont le PS qui est à l’origine du référendum, l’accès des personnes à bas salaires à ces cotisations ne ferait que baisser leur pouvoir d’achat actuel. «Cette réforme pourrait certes rendre la situation actuelle plus difficile pour les nouveaux cotisants, mais je leur dis de penser à la retraite», a répondu la conseillère nationale. «La réforme de la LPP n’est pas censée régler le problème de l’inflation. C’est un sacrifice à faire pour avoir un meilleur niveau de vie plus tard.»

En vigueur depuis 1985, la LPP n’a connu qu’une seule révision en 2005 et ne correspond plus aux réalités sociologiques, selon les partisans du projet. «Il y a toujours plus de personnes travaillant à temps partiel. Et les marchés financiers, qui contribuent au financement du deuxième pilier avec les employés et les employeurs, ne sont plus aussi rentables qu’avant», a rappelé Mme Roth Pasquier.

Solidifier le système des trois piliers

La conseillère nationale estime en outre qu’un «non» le 22 septembre pourrait mettre à mal le système des trois piliers, un système «envié par nos voisins». «Tout ne va pas s’effondrer, mais il risquerait de se fragiliser car il faudrait repartir pour de longues discussions», a-t-elle signalé.

Interrogée sur les arguments des opposants, certains estimant la réforme «bâclée», Marie-France Roth Pasquier a rappelé l’importance du compromis en Suisse. «Le précédent projet, qui était plus généreux, n’a pas passé la rampe au Parlement. Celui-ci n’est pas bâclé, mais vu qu’il est issu d’un compromis, il ne fait naturellement pas plaisir à tout le monde.»

Pour la conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier (Le Centre/FR), il est nécessaire de moderniser la LPP sous peine de fragiliser le système des trois piliers. (KEYSTONE/Marcel Bieri)

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