La conseillère aux États écologiste Lisa Mazzone a salué, lors d’une conférence de presse ce jeudi, la mise en place du statut S pour faciliter l’accueil de réfugiés ukrainiens. Pour la Genevoise, il est désormais important qu’un effort d’intégration se réalise.
«C’est une guerre tragique comme on n’en a plus vu depuis des dizaines d’années en Europe», a lancé Lisa Mazzone lors d’une conférence de presse jeudi à Lausanne. Le statut de protection S, instauré pour la première fois, sera levé par le Conseil fédéral au terme du conflit. Les réfugiés devront alors quitter la Suisse. Pour Lisa Mazzone, cela pose problème. Elle assure que c’est une idée éloignée de la réalité que tout le monde reparte à la fin de cette guerre et trouve donc important qu’un effort d’intégration se réalise. «Ça n’a pas de sens que des enfants en bas-âge quittent la Suisse après plusieurs années passées ici», argumente-t-elle.
Crée après les guerres de Yougoslavie dans les années 1990, le statut de protection S a pour but de désengorger le système d’asile. Il a été mis en consultation par le CF le 4 mars dernier, suite à l’invasion russe en Ukraine et a été instauré pour la première fois. Ce statut offre un accès simplifié et rapide au monde du travail et permet aux réfugiés de loger hors des centres d’accueil. Il ne s’applique pas au cas par cas, mais à toutes personnes fuyant le conflit en Ukraine.
« Tout le monde ne pourra pas rentrer dans son pays au terme du conflit »
Dès que la guerre finira, ce statut ne sera plus valable et les réfugiés devront quitter la Suisse. Lisa Mazzone souhaite alors maintenir la possibilité d’accorder un droit d’asile à titre individuel aux personnes directement menacées, comme les politiciens ou les journalistes. «On ne sait pas combien de temps durera la guerre. Tout le monde ne pourra pas rentrer dans son pays au terme du conflit. Il est important d’offrir la possibilité aux réfugiés ukrainiens de s’intégrer», signale-t-elle en prenant l’exemple d’enfants qui auront grandi avec la culture Suisse.
Plaidoyer pour un accueil non-discriminatoire
La députée verte souhaite également que l’accueil des réfugiés en provenance d’Ukraine soit non-discriminatoire et rappelle l’importance d’accueillir tout le monde «On ne peut pas trier les Ukrainiens et les autres. Il faut aussi accueillir les étrangers établis en Ukraine», souligne-t-elle. De plus, elle espère que cette situation serve d’exemple pour des cas similaires. «C’est très bien que ces statuts soient mis en place dans ce cadre. Toutefois, on devrait également pouvoir les utiliser lors d’autres conflits comme en Syrie», conclut-elle.
