La conseillère nationale du Centre appelle la population à voter « un grand oui » en faveur de la réforme de la LPP, le 22 septembre. Pour l’alliance interpartis, ce « compromis politique » est la seule réponse possible à un système de prévoyance et de retraite devenu obsolète.
« Il faut faire des sacrifices aujourd’hui pour pouvoir assurer un niveau de vie suffisant pour la retraite », a affirmé la conseillère fribourgeoise lors d’une conférence jeudi à Lausanne. Pour la coalition composée de l’UDC, du PLR, du Centre, des Vert ’libéraux, du PEV et des Vert-e-s, il devient urgent de compenser le manque à gagner des marchés financiers sur l’avoir de la LPP.
« Plus de gagnants que de perdants »
En cas d’acceptation, environ 275 000 femmes recevraient une rente plus élevée. Une avancée dont la vice-présidente des Femmes du Centre Suisse se félicite : « Aujourd’hui, bon nombre de femmes travaillant à temps partiel et qui ont des bas salaires sont exclues de la prévoyance professionnelle. Elles n’atteignent pas le salaire minimum pour cotiser au 2e pilier ». La prévoyance professionnelle serait obligatoire à partir d’un salaire annuel de 19 845 francs, au lieu de 22 050 francs actuellement.
Aussi, pour les personnes qui ont plusieurs activités rémunératrices, la réforme prévoit un cumul des revenus. 100 000 travailleurs supplémentaires seraient nouvellement assurés. De plus, l’allégement des charges salariales pour les plus de 55 ans permettrait d’augmenter leur employabilité et de réduire le risque de chômage.
En abaissant le taux de conversion de 6,8 % à 6 %, les actifs n’auront plus à payer pour leurs aînés. La génération dite de transition (les personnes entre 60 et 65 ans) recevra des suppléments de rentes équitables. De plus, le pourcentage concerné par cette baisse du taux de conversion représente 15 % de la population.
« On ne peut pas faire plaisir à tout le monde »
Marie-France Roth Pasquier admet que le projet bénéficiera plus largement aux petits salaires qu’aux salaires médians. Les personnes de 40 à 45 ans « devront également faire des efforts en signe de solidarité ».
« Nous ne disposons pas de chiffres précis, chaque cas est individuel ».
Interrogée les propos du député socialiste Pierre-Yves Maillard concernant la baisse des prestations complémentaires pour le bas salaire exposé dans le 24 Heures, la conseillère admet néanmoins devoir se pencher davantage sur la question : « Nous ne disposons pas de chiffres précis, car chaque cas est individuel ».
Elle souligne que si ce projet « est moins généreux que le précédent », il est néanmoins le meilleur compromis pour pérenniser le modèle et l’équilibre des trois piliers.
Enfin, après l’échec du projet « Prévoyance vieillesse 2020 » lors de la votation populaire de 2017, elle a rappelé que le système de prévoyance n’a subi qu’une seule révision, en 2005. « Qu’elle passe ou qu’elle ne passe pas, il faudra se remettre au travail. », a conclu Marie-France Roth Pasquier.