Les Vert-e-s sont favorables au statut spécial pour les réfugiés d’Ukraine proposé par le Conseil fédéral, mais souhaitent d’avantage d’intégration. La solidarité suisse affichée dans cette crise doit valoir pour d’autres conflits.
« Une stratégie axée uniquement sur le retour en Ukraine pose problème » souligne la conseillère aux Etats Lisa Mazzone (Les Vert-e-s/GE) lors de la présentation à la presse, jeudi, de la position verte sur les propositions du Conseil fédéral.
Ce dernier s’est prononcé le 4 mars en faveur de l’octroi d’un statut de protection « S » aux réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Ceci dans le but d’accorder un droit de séjour rapide sans engorger le système d’asile.
« Une stratégie axée uniquement sur le retour en Ukraine pose problème », Lisa Mazzone
Le gouvernement a mis en consultation des propositions portant notamment sur les personnes concernées par ce statut spécial et le délai nécessaire à l’exercice d’une activité lucrative. Le Conseil fédéral doit prendre une décision définitive vendredi.
Un accueil misant sur l’intégration
Pour les Vert-e-s, la Suisse doit appliquer une approche « non-discriminatoire » et toute personne au bénéfice d’un droit de séjour en Ukraine doit être en mesure d’obtenir le sésame. De plus, l’accès au monde du travail doit être rapide et peu bureaucratique, a indiqué l’écologiste qui assure ne pas redouter une hausse du taux de chômage.
Eviter « a tout prix » les abris de protection civile pour le logement des réfugiés
L’accueil des réfugiés est à mettre sur pied de manière « créative » et « rapide », en excluant « à tout prix le recours aux abris de protection civile pour le logement des gens », a-t-elle insisté.
Selon le parti écologique, l’intégration des populations qui ont fui le conflit en Ukraine devrait être au centre du dispositif d’accueil. Les Vert-e-s évoquent notamment des programmes d’« empowerment » destinés aux femmes réfugiées pour « renforcer leurs capacités à s’engager pour la paix et la démocratie ».
« Modèle à suivre pour d’autres crises »
La différence de traitement entre réfugiés de différents conflits n’est pas « tenable », indique Mme Mazzone. Elle prend comme exemple le cas syrien durant lequel la Suisse a été « extrêmement avare dans la distribution de visas humanitaires ».
Selon l’élue, accueillir les réfugiés n’est pas un choix, mais un devoir. Le statut « S » devra être utilisé lors de crises migratoires futures, notamment au Moyen-Orient.
ENCADRÉ – Lisa Mazzone accuse Viola Amherd de « récupération politique » de la crise
« C’est inacceptable qu’une conseillère fédérale, dans le cadre de l’attaque d’un état démocratique, remette en question les bases de la démocratie » a déclaré jeudi Lisa Mazzone.
L’attitude de Mme Amherd « relève de la récupération politique déplacée et indécente par rapport à la situation en Ukraine », a ajouté la conseillère aux états écologiste.
Mme Mazzone faisait référence aux récentes déclarations de la conseillère fédérale Viola Amherd, également ministre de la défense, qui a appelé les initiants du texte contre l’acquisition des avions de combats F-35 à le retirer, au vu de la situation en Ukraine.
Le 27 septembre 2020, le peuple a accepté l’achat de nouveaux jets. Le choix du F-35 par le Conseil fédéral a cependant déclenché des controverses. Une alliance de gauche a lancé une initiative parlementaire visant à interdire l’acquisition des avions de combat.