Ce jeudi 22 août à Lausanne, la conseillère nationale du Centre fribourgeoise Marie-France Roth Pasquier a défendu le camp du ‘oui’ à la réforme de la LPP, en insistant sur son impact positif sur la retraite des femmes.
« C’est mon principal combat », a lancé la conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier lors d’une conférence de presse ce jeudi, en parlant des potentiels bénéfices de la révision de la Loi sur la Prévoyance Professionnelle (LPP) pour les femmes.
Selon son camp, les mesures proposées par cette réforme amélioreraient la situation des « personnes travaillant à temps partiel, cumulant plusieurs emplois ou ayant un bas salaire, actuellement pénalisées en matière de prévoyance professionnelle. Ce sont majoritairement des femmes. »
De meilleures rentes pour 275’000 femmes
Pour la conseillère nationale, en « modifiant le calcul actuel de la rente », 359’000 personnes, dont 275’000 femmes, verraient leur rente augmenter. Parmi les autres mesures prévues, une baisse du seuil d’accès aux rentes du 2e pilier, qui passerait d’un salaire annuel de 22’050 francs à 19’845 francs. Ce nouveau seuil permettrait à 100’000 personnes supplémentaires d’être assurées par la LPP, dont de nombreuses femmes travaillant à temps partiel.
Le PS et les syndicats SSP et USS, opposants à la réforme, affirment que ce nouveau seuil d’accès aux rentes ne serait pas forcément bénéfique aux personnes concernées. Celles-ci devraient renoncer à une plus grande partie de leur salaire mensuel, déjà modeste. Cette diminution du pouvoir d’achat s’ajouterait à un contexte d’inflation. Interrogée, Marie-France Roth Pasquier a expliqué qu’il s’agissait là d’un « sacrifice à faire » pour s’assurer un niveau de vie suffisant à la retraite.
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Une baisse du taux de conversion
Une baisse du taux de conversion minimal du 2e pilier de 6,8% à 6% est également prévue. Justifiée notamment par l’allongement de l’espérance de vie de la population, cette mesure réduirait les rentes du 2e pilier. La conseillère nationale a tenu à rappeler que selon elle, seuls 15% des assurés seraient concernés par cette baisse, les 85% restant bénéficiant d’assurances en surobligatoire ou prenant leurs prestations de vieillesse sous forme de capital. Les personnes à la retraite ne seraient quant à elles pas concernées non plus.
En revanche, les travailleurs et travailleuses de plus de 55 ans verraient leurs cotisations LPP réduites, ce qui leur assurerait une meilleure employabilité auprès des entreprises.
Préserver le système des trois piliers
Pour Marie-France Roth Pasquier, à défaut d’une meilleure solution, la réforme permettrait « de s’adapter à l’évolution de la société et de l’économie », notamment les changements du marché du travail et l’espérance de vie. Un système « envié » par les pays voisins de la Suisse, mais « extrêmement complexe et fruit de réglages très fins », qu’il ne faudrait pas fragiliser.
Myriam Semaani