Une surveillance des assurances-maladie et une affectation de leurs rendements financiers plus transparentes conduiraient à des économies, allégeant ainsi les primes pour les ménages. C’est ce qu’a déclaré le conseiller national (PLR/VD) Olivier Feller, ce jeudi à Lausanne, en préambule aux votations de juin.
«Les assureurs-maladie sont presque des complices de l’État en ce moment. Il faut davantage de transparence pour faire diminuer, à terme, les primes», affirme le conseiller national (PLR/VD) Olivier Feller. Le Vaudois a déploré, lors d’une conférence de presse ce jeudi à Lausanne, plusieurs dysfonctionnements dans ce secteur, dont une trop grande opacité dans le calcul des primes d’assurances-maladie obligatoires.
« Il y a matière à action », lance-t-il en parlant de l’écart existant entre la hausse des primes, qui s’élève à 6,6% en 2023, contre 4,6% pour celle des coûts dans l’assurance-maladie obligatoire pour la même période. Un chiffre révélé le 3 février dernier par Curafutura, une association d’assureurs. «Selon mes recherches, ces deux données n’ont pourtant jamais été mises en relation. Davantage de transparence pourrait réduire cet écart.»
Sous le tapis
Manque de transparence aussi du côté des placements financiers des assurances-maladies : les quelque 18,1 milliards de francs placés ont par exemple rapporté 600 millions en 2021. Des rendements qui peuvent être utilisés pour réduire les primes, après consolidation des réserves. «Aujourd’hui, les caisses en ont la possibilité, mais pas l’obligation. En 2022, seuls 32 des 51 assureurs l’ont fait. Et ils n’ont pas tous affecté la totalité des revenus à disposition», explique Olivier Feller, dépositaire d’un postulat visant à contrer cela.
«Si le Conseil fédéral ne se rend pas compte qu’il est dangereux de payer une société privée pour obtenir ces données, je le soupçonne d’être proche des milieux de l’assurance-maladie.»
D’autres zones d’ombre sont à éclaircir. Le conseiller national pointe du doigt l’achat des statistiques qui permettent à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) de suivre l’évolution des coûts de la santé à une société anonyme appartenant à l’association d’assureurs santésuisse. «Si le Conseil fédéral ne se rend pas compte qu’il est dangereux de payer une société privée pour obtenir ces données, je le soupçonne d’être proche des milieux de l’assurance-maladie», confie Olivier Feller, qui préconise de résilier ce contrat et de confier la surveillance financière des caisses à la FINMA, l’OFSP pilotant tout le système de santé.
Les initiatives fusent
«S’il n’y a pas plus de transparence envers la population, je suis presque sûr que le système de financement actuel des assurances-maladie aura changé d’ici 10 à 15 ans», alerte-t-il. Et ce ne sont pas les initiatives qui manquent actuellement, puisque la Suisse se prononcera le 9 juin prochain sur un frein aux coûts de la santé, proposé par le Centre, et sur la limitation des primes à 10% du revenu, suggérée par les socialistes. «Ces initiatives vont susciter un débat vigoureux, créant une fenêtre d’opportunité pour remettre la transparence sur le tapis.»