COMPTE-RENDU – Avenir Suisse espère réformer l’initiative populaire

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Le directeur romand d’Avenir Suisse, Tibère Adler, propose de repenser l’initiative populaire dont l’emploi abusif déstabilise selon lui le système démocratique suisse.

Tibère Adler prône une révision rigoureuse de l’initiative populaire. – © Sarah REMPE

Augmenter le nombre de signatures obligatoires, faire contrôler les initiatives avant la récolte de paraphes ou encore n’autoriser qu’une seule initiative populaire par votation. Voilà quelques-unes des propositions avancées par Avenir Suisse. Par la voix de son directeur romand Tibère Adler, l’organisation espère «réformer l’indispensable trublion de la politique suisse.»

«Le nombre d’initiatives augmente, elles sont de plus en plus acceptées et cette tendance crée de l’insécurité, de l’imprévisibilité et déstabilise le système suisse.» Par ces mots, Tibère Adler a insisté sur la nécessité de faire bouger les choses, jeudi lors d’une conférence de presse à Lausanne.

«Certains pensent que plus on vote, plus on est démocratique. Ce n’est pas notre avis. Pour nous, ce qui est précieux doit rester relativement rare.» Or les initiatives ne le sont plus. À l’heure actuelle, elles sont 23 dans le pipeline, dont 14 ont déjà passé le cap de la récolte de signatures.

Problème de mise en œuvre
La répétition du nombre de cet outil démocratique est donc un problème selon Avenir Suisse, mais il n’est pas le seul. «Dans la conception théorique, lorsqu’on accepte une initiative, tout devrait être simple et il suffirait de l’appliquer », note Tibère Adler.

Or la mise en oeuvre est de plus en plus compliquée car elle provoque toujours des débats supplémentaires. Le président d’Avenir Suisse relève qu’il faut parfois des années avant que la votation ne soit appliquée. Toujours selon le laboratoire d’idées, ces différents problèmes sapent la légitimité de l’initiative populaire et font perdre à l’institution sa force d’outil de décision.

Un meilleur contrôle et plus de paraphes
Afin de combattre ces problématiques, Avenir Suisse met en avant diverses solutions. La première consisterait à contrôler une initiative avant sa récolte de signatures. «Aujourd’hui, le contrôle se fait après. Et il est difficile pour le Parlement de désavouer 100’000 signataires.»

La seconde, soutenue notamment par le Parti Bourgeois Démocrate, milite pour une augmentation du nombre de signatures nécessaires. Le laboratoire d’idées suggère de passer à 211’200 signatures. Ce qui représenterait 4% du corps électoral, contre 1,9% aujourd’hui.

Mais face à ces propositions, le président d’Avenir Suisse est lucide: «C’est un travail à très long terme qui s’annonce. Il durera plusieurs années. Mais il est temps d’avoir ces discussions.»

Crédit photo : Sarah REMPE.

Sarah REMPE