COMPTE-RENDU – La Suisse italienne a un besoin urgent d’un conseiller fédéral

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La Suisse italienne a un besoin urgent d’être représentée au Conseil fédéral, a déclaré jeudi la directrice du Forum Helveticum (FH) devant la presse à Lausanne. Une attente prolongée pourrait mener à une rupture de la cohésion nationale.

Christine Matthey, directrice de Forum Helveticum, s’est exprimée à la Maison de la Communication à Lausanne sur l’importance d’une représentation suisse italienne au Conseil fédéral.

En revanche, «il n’y a pas d’urgence pour la Suisse romande, elle gardera de toute façon deux conseillers fédéraux » a souligné Christine Matthey, la directrice de FH, un centre de compétence pour la compréhension culturelle et linguistique en Suisse. La Suisse italienne n’est elle plus représentée au Conseil fédéral depuis le retrait de Flavio Cotti (PDC) en 1999.

Mise à l’écart
Si cette absence devait se prolonger, elle pourrait créer un sentiment de « mise à l’écart » pour cette minorité, selon Mme Matthey. Celle-ci pourrait finir par se refermer sur elle-même.

Un conseiller fédéral peut lui permettre d’avoir une place plus importante dans l’agenda de la Berne fédérale. La présence de M. Cotti au sein de l’exécutif avait par exemple eu un impact positif sur le développement du Gothard ou de l’Université Suisse italienne, a rappelé la directrice.

Le Tessinois Ignazio Cassis fait partie des trois candidats PLR à la succession de Didier Burkhalter. Deux Romands Isabelle Moret et Pierre Maudet sont également en lice. Le FH a salué ces candidatures qui montrent « l’importance qui est portée à la question des minorités linguistiques », explique sa directrice.

Pas de Romanche depuis 1920
Mme Matthey regrette toutefois qu’une possible candidature romanche au Conseil fédéral ne soit pas mentionnée. La quatrième langue nationale n’est plus représentée à l’exécutif depuis 1920.

Une représentation de toutes les minorités demeure pourtant impossible dans un Conseil fédéral à sept membres, « à moins d’avoir des demi-conseillers fédéraux », a souligné Mme Matthey. Elle a d’ailleurs rappelé que la question va au-delà des régions linguistiques. Plusieurs cantons, dont le Jura, n’y ont même jamais été représentés.

Compétences prioritaires
Si la nomination d’un italophone est d’une importance vitale, le FH veut avant tout d’un candidat compétent. Interrogée sur un éventuel favori, Mme Matthey n’a pas souhaité donner de préférence : « C’est à l’Assemblée fédérale de décider, elle doit déterminer les compétences de chacun des candidats ».

Elle a d’ailleurs souligné que les divergences dépassent les questions linguistiques sur le choix du successeur de Didier Burkhalter. De nombreuses voix soutiennent une candidature féminine. D’autres voudraient voir le troisième siège latin revenir du côté alémanique. Le ministre des Affaires étrangères quitte le gouvernement fin octobre.

Crédit photo : Lionel FOURNIER.

Lionel FOURNIER