La conseillère nationale Marie-France Roth Pasquier (Le Centre/FR) a qualifié jeudi la réforme de la LPP de «compromis politique» qui n’est «pas parfait» lors d’une conférence de presse à Lausanne. Le projet fera inévitablement des gagnants et des perdants, a admis la Fribourgeoise.
L’élue a précisé que le projet du Parlement, soumis au vote dans un mois, était «moins généreux» que celui proposé initialement par les partenaires sociaux. Elle a toutefois assuré que la réforme actuelle profiterait à la majorité, notamment aux femmes. La tranche d’âge des 40-45 ans, privée de compensation financière, en serait la grande perdante.
Alors que les partisans du non dénoncent une «arnaque» visant les personnes à bas revenus, la politicienne parle d’un «effort» à faire pour s’assurer une bonne retraite, précisant que «cette réforme ne règlera pas le problème de l’inflation» et pourrait «rendre la situation encore plus difficile pour ceux qui cotisent».
«Le 2e pilier, c’est de la haute horlogerie»
Pas de chiffres précis
La conseillère nationale a décrypté un projet «complexe et technique», regrettant des lacunes dans les chiffres sur le dossier. «Le 2e pilier, c’est de la haute horlogerie», a déclaré la Fribourgeoise. Et d’ajouter que chaque cas devrait être examiné individuellement.
«On peut facilement se perdre dans les chiffres, mais c’est à nous d’expliquer cette réforme», a encore lancé la partisane du oui, admettant que la récente erreur de l’OFAS sur les prévisions de l’AVS n’avait pas facilité la tâche.
Une «étape importante» pour les femmes
L’intéressée se réjouit d’une «étape importante» pour les femmes, qu’elle estime grandes bénéficiaires de cette réforme. Au total, 275’000 femmes devraient jouir de meilleures rentes grâce à un seuil d’accès abaissé.
Interrogée sur la modification du taux de conversion de 6,8% à 6%, la conseillère nationale a mentionné un changement nécessaire pour les actifs qui «portent le fardeau de l’allongement de l’espérance de vie». En outre, la modification des taux de bonifications de vieillesse devrait assurer une meilleure employabilité des plus de 55 ans.
Projet «bâclé»
Marie-France Roth Pasquier a rappelé que cette réforme constituait une «modernisation» en réponse à l’augmentation des personnes travaillant à temps partiel. L’objectif reste de pérenniser le système suisse en s’adaptant à l’évolution de la société.
Dans la bataille de la LPP, le centre-droit se confronte à la gauche, qui estime que les assurés paieront plus pour gagner moins, notamment à cause de la hausse des cotisations et de la baisse des rentes chez les revenus moyens. Jeudi, l’association de défense des retraités Avivo a dénoncé un projet «bâclé» et une «trahison», notamment pour les rentiers et les femmes.